Des causes du récent mouvement étudiant en Grèce

Des causes du récent mouvement étudiant en Grèce

 

par Spyros Sakellaropoulos

 

                        La Grèce a connu au cours des mois de mai et juin derniers le mouvement étudiant le plus significatif, sinon de son histoire, en tout cas des trente années passées. Le fait revêt en soi une importance particulière car les mouvements étudiants ont eu une influence décisive dans toute une série de changements qui ont marqué l’histoire politique grecque contemporaine. Citons à titre indicatif le rôle joué, dans les années cinquante, dans le changement de la politique extérieure grecque face à la revendication de décolonisation de Chypre, la formulation, dans les années soixante, de l’exigence de l'attribution de 15% des dépenses du budget de l'Etat pour l’éducation qui laissa présager la défaite du parti de la Droite au gouvernement, l’Union Radicale Nationale (ERE), et, bien entendu, la révolte estudiantine de 1973 qui eut un impact déterminant sur la chute de la dictature qui suivit.

En ce sens, nous pensons que le récent mouvement étudiant reflète une effervescence sociale plus large, qui émergera à la surface d’une manière plus globale dans un proche avenir. 

 

            La structure du syndicalisme étudiant grec

            Avant d’en venir à l'analyse de l'action des étudiants, il semble opportun d’évoquer brièvement la structure syndicale du mouvement étudiant en Grèce. Les étudiants sont organisés en syndicats en fonction de leur département ou faculté d'études : c’est ainsi qu’il existe, dans chaque université, une association (syllogos) des étudiants en Droit, une association des étudiants en Lettres, etc, associations forment la première instance d'une représentation syndicale unique, au niveau national, de la population étudiante du pays. Dès l’instant où il entre à l’Université, tout étudiant devient automatiquement membre de l'association. L’organe suprême de chaque association est l’Assemblée générale ; entre ses réunions, la responsabilité du fonctionnement de l’association est assumée par le Conseil d’administration (sauf si, comme cela a été le cas lors du dernier mouvement, l’Assemblée générale décide, en contournant le Conseil d’administration, que ses décisions seront mises en oeuvre par un comité de coordination élu au sein de l’Assemblée). Les Conseils d’administration sont élus au suffrage universel pour un mandat annuel. Il est intéressant de noter que les élections se déroulent le même jour dans tous les syndicats, ce qui souligne, d’une part, l’organisation uniforme au niveau national du syndicalisme étudiant, et permet, d’autre part, de tirer des conclusions d’ensemble sur les rapports de force des diverses listes, qui correspondent grosso modo à la carte des forces politiques au niveau national (chaque parti disposant d'une branche jeune/étudiante qui est à l'initiative des listes en lice lors des élections étudiantes). Autre point encore plus intéressant, et phénomène unique en Europe : la participation des étudiants à ces élections est proche de 70% (alors que dans de nombreux pays européens, la participation aux élections législatives elles-mêmes est nettement inférieure) !

            Le poids des formations étudiantes, tel qu’enregistré aux élections d’avril dernier, se répartit comme suit : la formation la plus puissante est la DAP, proche de la Nouvelle Démocratie, parti de Droite au gouvernement, avec 40% des voix ; vient ensuite la PASP, proche du parti social-démocrate du PASOK, avec 22% ; elle est suivie la PKS, proche du Parti communiste, avec 15%, des EAAK, ensemble regroupant les organisations les plus significatives de la Gauche radicale grecque et de nombreux indépendants, avec 8%, et des DARAS, proches du parti du Synaspismos (Coalition de Gauche- membre du Parti de la Gauche européenne), avec 2,5%. Il existe aussi plusieurs autres regroupements de la Gauche radicale dont chacun rassemble environ 1%.

 

            Les revendications du mouvement  étudiant  

Ce vaste mouvement s’est déclenché à l’occasion de la tentative du gouvernement d’adopter une série de réformes dont le contenu aurait rendu sensiblement plus difficiles les conditions de formation des étudiants, en modifiant considérablement le caractère de l’enseignement universitaire en Grèce. Quelles étaient ces réformes ?

- création de facultés privées (la Constitution sera modifiée pour
lever l’obstacle à ce niveau) ;

- fonctionnement des facultés publiques selon des critères de management
du secteur privé ;

- remise en cause de l’«asile» universitaire (impossibilité pour la
police d’intervenir sur le campus sauf accord des Conseils d’administration des universités) ;
- réduction drastique de la possibilité pour les étudiants de repasser
des examens et de progresser d’une année à l’autre, par l’instauration, pour la première fois, d’un délai durant lequel les étudiants sont censés achever leurs études, sous peine de radiation de l’université (jusqu’ à ce jour, les étudiants ont le droit de repasser indéfiniment les examens) ;

- suppression de la distribution gratuite des livres universitaires.

            L’ensemble de ces mesures est manifestement dominé par des conceptions conservatrices et néolibérales.

            La suppression de la fourniture gratuite des livres ne signifierait rien d’autre que la disparition d’une prestation sociale qui soulageait financièrement les couches les plus défavorisées.

            La limitation de l’usage de l’asile mène tant à la pénalisation de la libre expression politique qu’à l’interdiction future des occupations et blocage des locaux universitaires en tant pratique politiques et revendicatifs, le fait d’empêcher les membres de l’université de travailler étant désormais considéré comme un délit. Parallèlement, les universités ne sont plus considérées comme des espaces d'élaboration sociale et politique mais comme des infrastructures où toute perte de temps à son coût.

            Les mesures concernant ceux que l’on appelle les «éternels étudiants» vise à leur instiller un esprit de travail intensif et de contrôle continu de sorte à les préparer et les discipliner en vue de leur emploi futur. Pourtant, le fait que certains étudiants prolongent leur temps d’études n’est pas la manifestation d’une quelconque raison «métaphysique», il découle de causes très concrètes. Premièrement, le phénomène s’observe principalement dans les facultés où le diplôme ne débouche pas sur une perspective professionnelle immédiate (sciences sociales et économiques) et où les étudiants préfèrent donc disposer de leur temps pour acquérir certaines qualifications professionnelles supplémentaires (langues étrangères, utilisation de l’ordinateur, par exemple). Ensuite, les étudiants sont de plus en plus nombreux à devoir travailler pour subvenir à leurs besoins. Enfin, et ce n’est pas là la moindre des causes, le phénomène des «éternels étudiants» est dû en grande part au rythme intensif des études imposé ces dernières années par les exigences de certains enseignants en matière de sélection (puisque souvent, la réputation de succès d’un cours ne dépend pas du nombre d’étudiants qui le choisissent mais du pourcentage de ceux qui échouent !).

Les conséquences de l’application de cette mesure seraient très graves car l’échec d’un étudiant dans une matière ne sanctionnerait plus son insuffisance temporaire dans un domaine donné de connaissance mais tendrait à revêtir les traits d’une insuffisance irrévocable dans la branche qu’il a choisi d’étudier.

La révision de la Constitution et la création d’universités privées ne peuvent, quant à elles, qu'aboutir à un enseignement supérieur à deux vitesses, à une dévalorisation progressive de l’enseignement public, à une aggravation des discriminations sociales, à l’existence d’un groupe d’universités (privées) qui obligeront les autres (publiques) à adapter leur fonctionnement et, naturellement, à l'alourdissement de la charge financière des prestations sociales pour la population (éducation, santé, sécurité sociale).

La nomination d’un manager et le fonctionnement des universités sur la base d’un plan quadriennal contenant des objectifs concrets quantifiables, où la non-réalisation de ces buts entraîneront une diminution du financement de l’Etat, poussant de plus en plus les universités à s’impliquer dans le monde de l’entreprise.

Il est évident que l’ensemble du projet s’intègre totalement dans la stratégie offensive du capital, stratégie qui vise, plus particulièrement  : 1) à faire baisser les dépenses publiques et, par extension, la fiscalité appliquée aux capitalistes ; 2) à attribuer diverses fonctions publiques au capital et, par voie de conséquence, augmenter le profit des entreprises privées ; 3) à créer un nouveau type de travailleur qui aura davantage de compétences mais qui sera aussi plus discipliné et aura moins de droits, et s’avérera ainsi plus rentable pour le capital et moins exigeant quant aux droits que  son diplôme est censé lui apporter.

 

            La dynamique du mouvement étudiant

            La tentative d’imposer ces mesures a suscité de vives réactions parmi les étudiants et, très rapidement, 95% des universités grecques ont été occupées. Cela signifie que la dynamique du mouvement a atteint l’ensemble du pays, y compris les bourgades modestes accueillant des départements universitaires. Il est intéressant de relever que même dans les universités ou les forces des EAAK, et plus généralement de l'extrême- gauche étudiante, étaient absentes, les étudiants indépendants  ont organisé eux- mêmes les réactions contre la reforme. 

            Ces faits sont déjà particulièrement étonnants en eux-mêmes, mais ils le deviennent encore plus si l’on considère que les élections aux Assemblées générales ont été très massives, attirant la participation de milliers d’étudiants qui, en certains cas, ont atteint le nombre total des inscrits. La responsabilité de la mise en œuvre des décisions revenait au comité de coordination de chaque faculté occupée. À intervalles réguliers avait lieu une coordination nationale à laquelle prenaient part les coordinations de toutes les facultés occupées, et c’est là qu’étaient prises les décisions concernant l’orientation du mouvement. Autre fait important : la vitalité du mouvement, sensible à travers les slogans très inventifs, les happenings mais aussi la présence marquée aux manifestations. Il est significatif qu’à Athènes, il y a eu des manifestations réunissant 20.000 étudiants, et 10.000 à Salonique.

            Dans un premier temps, les étudiants ont aussi eu à compter avec l’hostilité des médias, qui évoquaient «des minorités d’étudiants s’accommodant parfaitement de la situation existante et ne souhaitant pas voir l’Université s’améliorer ». Mais très vite, tant le dynamisme et le caractère massif du mouvement que l’argumentation solide mise en place par les étudiants ont inversé la vapeur. L’alliance développée entre étudiants et enseignants en ce dernier domaine n’y a pas peu contribué. Les enseignants du supérieur, ou du moins une part importante d’entre eux, voyant se profiler la dévalorisation et l’aliénation de leur rôle dans le rattachement de l’Université à l’entreprise, ont entamé une longue grève et sont restés en coordination et coopération constantes avec les étudiants.

 

            L’attitude des forces politiques étudiantes

Les formations étudiantes avaient des positions très variées, selon les idées particulières et les intérêts politiques et sociaux qu’elles représentaient.

La DAP s’est trouvée en situation très délicate parce que, d’un côté, elle devait défendre la ligne du gouvernement, mais que, de l’autre, il lui était très difficile de prendre devant sa propre base électorale le parti de la suppression de la distribution gratuite des livres et/ou de la radiation des étudiants au bout de six ou sept années d’études. Il en a résulté qu’elle n’a pas pu jouer le rôle de frein qu’elle ambitionnait face au mouvement et qu’à partir d’un certain moment, elle s’est trouvée isolée, ne recueillant que peu de voix aux assemblées générales. Il convient de noter que c’est là l’un des plus grands succès du mouvement, car depuis des années, l’un des problèmes majeurs était que les mobilisations étudiantes s’épuisaient vite et que la DAP l’emportait aux assemblées en alléguant que si la lutte continuait, les étudiants n’auraient pas le droit de se présenter aux examens.

La PASP s’est trouvée prisonnière d’une position contradictoire, reflétant les problèmes suscités au sein du PASOK par le virage néo-conservateur accompli ces dix dernières années, virage qui n’a fait que s’accentuer depuis l’accession de G. Papandréou à la tête du parti. C’est ainsi que le soutien apporté par le PASOK à la création d’universités non publiques a soulevé un fort mécontentement parmi l’organisation de la jeunesse du PASOK, si bien que plusieurs cadres ont affirmé publiquement leur différence et leur désaccord. Le résultat en a été que la PASP n’a pas adopté de position unique dans les différentes associations, tantôt soutenant les occupations, tantôt les condamnant, tantôt s’abstenant.

La PKS a joué un rôle particulièrement réactionnaire au sein du mouvement puisqu’au cours des premières semaines, invoquant le prétexte de la perte de la session d’examens, elle a voté contre la mobilisation ; puis, une fois isolée, elle s’est vue contrainte de participer aux coordinations. Mais là où elle en a eu l’occasion, elle a organisé des manifestations de rue séparées ! Cette attitude est à interpréter au regard de la politique d'ensemble du Parti communiste grec qui, depuis 2000, a décidé qu’il n’y avait aucune chance de mener des luttes victorieuses et que ce qui importait, c’était de ne pas se laisser entraîner dans des tentatives de créer des mouvements en espérant que le mécontentement populaire prendrait la forme d’un renforcement électoral du Parti.

Les DARAS, proches du Synaspismos (Coalition de la gauche) ont soutenu la mobilisation dès le départ, mais en raison de leur faible influence et de l’hégémonie politique des EAAK, ils n’ont pu tenir un rôle de premier plan dans le mouvement, constatation encore plus valable pour les groupes plus modestes de la Gauche radicale.

Le rôle des EAAK a été déterminant pour le développement du mouvement, tout en montrant les possibilités énormes  de la Gauche radicale. Les EAAK ont compris très tôt l'étendue du mécontentement sous-jacent d'une large partie de la population étudiante, ont mis en place des objectifs revendicatifs de pointe, soulignant l’aggravation des perspectives d’emploi, et rassemblant ainsi des masses importantes d’étudiants, dans la perspective d'un front large. Notons que tout cela a été possible grâce à un examen approfondi des mouvements de l’adversaire, à l'établissement d’alliances avec les enseignants du supérieurs, à un choix attentif du moment de la mobilisation (pendant l’année universitaire mais pas tôt au point de risquer la perte du semestre), à la promotion d’une action commune autour de revendications jugées importantes par n’importe quel étudiant, mais aussi à la constitution de cadres politiques dirigés par les EAAK. Grâce à ces choix, les mobilisations ont été massives et un déplacement de la conscience étudiante s’est effectué vers la gauche.

 

Les causes sociales du mouvement

Il faut insister sur le fait que cette tentative de réforme institutionnelle n’a fait que mettre le feu aux poudres. En réalité, la colère sociale avait commencé depuis plusieurs années à s’accumuler au sein de la jeunesse grecque. Car celle-ci avait pris peu à peu conscience que si les conditions de vie étaient très difficiles pour les jeunes de trente ans, les choses seraient bien pires pour les jeunes maintenant âgés de vingt ans.

Plus précisément, les étudiants et leurs familles ont commencé à prendre conscience du fait que le système éducatif, institution qui jusqu’alors contribuait traditionnellement à la mobilité sociale – raison pour laquelle, d’ailleurs, 20% du budget familial au moins est destiné aux dépenses consacrées à l’éducation, puisque le coût de quatre ans de subsistance pour un étudiant accomplissant ses études dans une autre ville que la sienne atteint les 40.000 euros –, ce système donc est en train de se devenir un mécanisme intensifiant les inégalités sociales, conséquence d’une politique étatique délibérée. En diminuant les dépenses allouées à l’éducation, l’Etat tentait d’instaurer l’image d’établissements supérieurs dévalorisés dont ces derniers étaient eux-mêmes responsables, les seules solutions pour ces établissements étant de trouver, en s’impliquant dans le capital privé, des ressources de fonctionnement et de fonder des universités privées. C’est ainsi qu’au cours des années 1993-2002, les dépenses engagées pour les étudiants de première année ont baissé de 25% et que cette année, notamment, les dépenses d’éducation ont baissé de 8%. À titre de comparaison, en 2000, la Grèce a dépensé 40% seulement de la moyenne européenne (Union européenne à 15) pour l’enseignement universitaire.

Partant de là, le problème devient encore plus manifeste quand l’étudiant qui a terminé ses études arrive sur le marché du travail. Ou bien il aura du mal à trouver un emploi, vu les pourcentages très élevés de chômage chez les diplômés (20%, soit le double de la moyenne nationale), ou bien, et c’est le plus probable (67%, selon une étude), il trouvera un emploi sans rapport avec ses études, avec une rémunération maigre. Les jeunes diplômés perçoivent en général moins de 1.000 euros par mois, si bien que plus des deux tiers des jeunes de moins de 29 ans habitent chez leurs parents et que 30% y restent même une fois mariés !

C’est cette situation déplorable qui fait que les jeunes générations, qui ont vu les problèmes auxquels sont confrontés leur frère aîné, leur ami, leur cousin, ressentent un profond sentiment d’insécurité concernant leur futur et envisagent avec méfiance le discours des médias et du pouvoir politique sur «l’accomplissement de soi», «l’aisance financière», «la carrière professionnelle», etc. En somme, la cause sociale fondamentale du mouvement a été la déception des attentes de toute une génération qui se sent trahie par le rêve trop rose de l’ascension personnelle et de la carrière, rêve si habilement entretenu en elle.

 

Bilan et perspectives ouvertes par le mouvement

Ce mouvement étudiant a remporté quelques succès importants et tangibles sur le plan aussi bien politique qu’idéologique, d’autant qu’il a dû évoluer dans un paysage politique très défavorable. Comment se présentait en effet la situation avant le mouvement ? Deux grands partis (la droite et les socialistes) entièrement d’accord sur le contenu des réformes de l’enseignement, des médias qui mettaient en avant l’image d’universités en perdition et d’étudiants paresseux, un mouvement ouvrier faible, une opinion publique favorablement disposée envers les initiatives gouvernementales et une Gauche étudiante radicale qui avait le mérite d’exister mais restait de portée limitée. Tout ce paysage s’est trouvé bouleversé en quelques semaines. En un mois, le gouvernement a été contraint de différer le vote de la loi à un moment plus propice, le PASOK a été obligé de prendre ses distances avec les initiatives gouvernementales, les syndicats ouvriers ont proclamé des arrêts de travail et l’opinion publique a pris fait et cause pour les étudiants.

Au fond, cela a été la première lutte de masse remportée avec succès depuis 2001, quand le gouvernement alors en place du PASOK avait été contraint de reculer sur la question de la réforme de la sécurité sociale. Sur le plan idéologique, une brèche a été ouverte dans l’hégémonie néolibérale, puisqu’il est apparu que la lutte peut être couronnée de succès lorsque des objectifs revendicatifs correctement mis en avant rencontrent le mécontentement latent et se muent en dynamique sociale. 

Toutefois, le plus intéressant, c’est l’effervescence sociale plus profonde mise au jour par la mobilisation. À l’heure où s’écrivent ces lignes a lieu la plus grande grève de la décennie chez les enseignants du primaire, montrant qu’il existe des possibilités de susciter des mouvements et des brèches au sein de la société grecque. Pour la première fois depuis bien longtemps semblent mises en cause des politiques comme celles des privatisations, de l’austérité continuelle, du chômage élevé ou de la précarité du travail. Il faut s’attendre à ce que le vif mécontentement soulevé après vingt ans de difficultés économiques cherche à s’exprimer politiquement. Une expression politique venue non pas de mobilisations isolées mais de résistances politiques organisées qui prouvent qu’au-delà des slogans néolibéraux, il peut y avoir une autre voie. Dans ces conditions, les responsabilités de la Gauche en général, et de la Gauche radicale en particulier, se trouvent particulièrement accrues.